Sujet : A Strasbourg aussi
Pour bien commencer la nuit, autant avoir le ventre plein. Direction Le Numidia, un petit restaurant africain, rue des Petites Dentelles à Strasbourg. Sa façade taguée aux couleurs rastafari - jaune, rouge et vert - dénote au milieu des winstubs. Bob Marley en fond sonore, des tentures bariolées au mur, l’ambiance est chaleureuse, d’autant qu’avec les fourneaux à fond, il y fait 30 degrés toute l’année. Le poulet yassa coûte 8,50 euros, le mafé 10 euros, le tout accompagné d’une bière africaine à 3 euros : le dépaysement est assuré. On ne se presse pas pour manger, il est de bon ton de finir son assiette aux alentours de minuit-1 h du matin. Après un petit tour au Fiesta Macassi, le rendez-vous des Camerounais, rue Kuhn, les amateurs de souk bougeront leur corps jusqu’au petit matin sur les rythmes endiablés du Bambou Discothèque Tropicale, route de la Wantzenau.
Les latinos iront plutôt manger un bout au Tapas Café, rue du Bain Finkwiller. Pichets de sangria, gin kas (3,50 euros), olives et autres beignets de calamars... On regrette de ne pas avoir emmené ses castagnettes. Les tapas peuvent se déguster sur des tonneaux, jusqu’à minuit, sous le regard des têtes de taureaux suspendues au mur. A 1 h 30, c’est la fermeture. Il ne reste plus qu’à aller danser la salsa au Divan, jusqu’à 4 heures, impasse de l’Ecrevisse.
Enfin, pour ceux à qui la pluie strasbourgeoise rappelle celle de Dublin, les pubs ne manquent pas. Les Irlandais expatriés se retrouvent souvent autour d’une pinte de Kilkenny à 5 euros à l’Irish Times, rue Sainte-Barbe. Le bar est incontournable pour qui veut feuilleter la presse irlandaise devant un feu de cheminée, en écoutant de la pop ou de la musique traditionnelle, genre Dan Ar Braz. Si vous commandez une bière 25 cl (3,50 euros), attendez-vous à un regard surpris des serveurs -tous anglophones- : vous êtes tout de même au QG des VID (Very Important Drinkers). Les membres de ce club bénéficient de tarifs préférentiels. Jusqu’à 1 h 30, des rouquins s’éclatent aux fléchettes, jouent au Trivial Poursuit, sauf les soirs de concert, où là, on se tient par les coudes en chantant. En revanche, ne comptez pas discuter, accoudé au comptoir, avec le patron jusqu’au bout de la nuit : il n’est pas bavard.