rachat d'Anheuser-Busch par Inbev ?

InBev à la conquête des Américains ?

Le groupe pourrait racheter l'Américain Anheuser-Busch pour 46 milliards de dollars, affirme le "Financial Times". Et augmenterait son capital ? "No comment" de la société.

Le groupe brassicole belgo-brésilien Inbev connu notamment pour la Stella pourrait-il partir à la conquête des Etats-Unis ? Cette rumeur récurrente avait l'air de se préciser vendredi. Selon le très réputé "Financial Times", le numéro deux mondial de la bière aurait préparé une offre de reprise de 46 milliards de dollars sur le brasseur américain Anheuser-Busch. Les deux sociétés concernées n'ont pas souhaité commenter cette information divulguée sur le site du quotidien britannique. "Il n'est pas certain qu'InBev mette son projet à exécution", précisait une source anonyme citée par l'agence Reuters.

Warren Buffett actionnaire

Le groupe Anheuser-Busch est notamment connu pour la bière Budweiser. Son premier actionnaire est la banque britannique Barclays qui détient une participation de 6,15 pc; il est suivi par Berkshire Hathaway, le holding du milliardaire Warren Buffett.

Selon le "Financial Times", Inbev ambitionne de négocier directement avec le CEO August Busch. Il aurait aussi préparé une lettre destinée à l'ensemble du conseil d'administration du brasseur américain.

Une offre à un prix de 65 dollars par action serait envisagée, ce qui représenterait une prime de 25 pc par rapport au cours de clôture jeudi soir (52,58 dollars). Si la direction rejetait l'offre, InBev mènerait des discussions de reprise directement avec les actionnaires.

Le plan de financement serait réalisé par les banques américaine et espagnole J.P. Morgan et Santander. Selon nos informations, InBev envisagerait de faire une augmentation de capital comprise entre 10 et 13 milliards de dollars. Le groupe devrait également avoir recours à l'emprunt, ayant une marge de manoeuvre assez confortable.

InBev, dont 64 pc du capital sont dans les mains des familles actionnaires belges et brésiliennes (dont 52,35 pc via la Stichting InBev), rachèterait une société quasi aussi grande qu'elle. Vendredi, sa capitalisation boursière tournait en effet autour de 30 milliards d'euros contre une offre à 46 milliards de dollars (29 milliards d'euros) pour Anheuser -Busch.

Elle pourrait donc préférer la solution plus onéreuse d'un rachat à celle d'une fusion comme cela a souvent été évoqué.

D'après Bruno du Bus, analyste chez Puilaetco Dewaay, cette acquisition a du sens dans la mesure où les deux groupes sont "très complémentaires" d'un point de vue géographique. De fait, InBev qui est surtout implanté en Europe et en Amérique latine est relativement peu présent aux Etats-Unis. L'Amérique du Nord représente 12,6 pc de son résultat opérationnel et un volume de vente de 12,6 millions d'hectolitres sur un total de 270 millions (dont 131 millions en Amérique latine).

Les marchés semblaient hier croire fortement à la rumeur, l'action Anheuser-Busch cotée à Wall Street gagnant plus de 7 pc dans des volumes largement supérieurs à la moyenne. L'action InBev, a, en revanche clôturé en baisse de 2,86 pc à 48,88 euros.

Source : La Libre Belgique du 24/05/2008