Sujet : Les 30 ans de la Ch'ti !
Ben alors, personne n'en parle !?
Noël 1978, Yves Castelain, jeune brasseur à Bénifontaine, près de Lens, cherche à se positionner différemment sur le marché.
Il brasse une bière spéciale de Noël à valeur ajoutée qui dénote à l'époque. Et c'est le succès qui pousse Yves Castelain à restructurer l'entreprise. Il abandonne les activités d'embouteilleur de vin et de distributeur de boissons pour devenir uniquement brasseur. Reste à trouver un nom et une image. Sans trop se creuser la tête, naturellement, en mai 1979, il pense à ch'ti (appellation qu'il protège) en ajoutant une tête de mineur avec un casque sur la tête.
À l'époque, les mines préparent leur retrait définitif et les têtes bien pensantes du marketing lui prédisent le pire. Trente ans plus tard, avec sa soeur Annick qui dirige l'entreprise aujourd'hui, ils en rient : « En France, les gens sont persuadés que la bière a été créée pour le film. »
Le succès de Dany Boon a donné un sérieux coup d'accélérateur aux ventes (+ 25 % et une production annuelle de 45 000 hectolitres) mais le plan pluriannuel avait été mis en place bien avant avec 4 millions d'euros investis dans la modernisation de l'outil de production.
Après trente années glorieuses, la bière du Ch'ti fête son anniversaire en relookant en grande partie sa gamme pour s'adapter aux exigences du jour. La voilà désormais au 7e rang national et premier brasseur indépendant, boisson partenaire de Lille XXL et pleine d'impertinence : « Nous sommes le plus gros des petits et le plus petit des gros », clame Yves Castelain.
Pour cet anniversaire, l'entreprise mise toujours sur les valeurs de proximité et de solidarité. L'association du Noël des Déshérités de La Voix du Nord a reçu un chèque, au coeur de l'hiver, pour venir en aide aux plus démunis. Parole de Ch'ti, parole tenue... De manière plus pragmatique, l'entreprise compte faire évoluer sa part à l'exportation de 15 à 25 %, pour une production annuelle de 50 000 hectolitres.
La Voix du Nord