Sujet : La langue de la bière

Abdokro a écrit:

default/wink
Je rêve vraiment d'apprendre à parler la "langue de la bière" afin de pouvoir faire des dégustations entre amateurs, si possible par chez moi, ;o)

ça me rappelle un moment où je bloquais avec le "fluent" en anglais. Ma boîte d'alors faisait venir un prof qui m'a débloqué en me faisant remarquer que déjà en français je faisais des phrases compliquées avec un soin énorme au choix du bon terme. Mais que la plupart du temps ce qu'on cherche à exprimer c'est plus généralement une idée globale qu'un concept à précision chirurgicale. Le message était donc "simplifie, ose, et exprime simplement ce qui est dans ta tête"

Evidemment si j'attendais de maîtriser toutes les subtilités du vocabulaire, j'y serais encore pour quelques vies...

En matière de dégustation c'est pareil, le but de ce forum c'est justement de susciter des discussions, des interpellations sur telle ou telle bière, telle ou telle caractéristique, tel ou tel concept.
Quelqu'un lance quelque chose, d'autres vons dire "moi je ne le sens pas comme ça", d'autres "moi je ne l'appelle pas comme ça" .

On peut rêver d'une nomenclature précise comme celle des oenologues. Mais voilà justement l'occasion de faire encore un peu de sémantique comparée pour cerner le sujet. L'oenologue est celui qui pratique la science du vin. L'oenophile est celui qui apprécie le vin (sous entendu, "la dégustation de vins de qualité"). Oenologue est un métier, un art, et prétendre l'exercer en amateur est généralement présomptueux. Ce qui signifie que la finesse de language des oenologues ne présente aucun intérêt pour les simples amateurs, qui sont incapables de capter la sensation, l'émotion, le concept qui est exprimé par le terme oenologique.

En ce qui concerne la bière, soyons clais, nous sommes sur un forum de biérophiles, pas de biérologues, donc on a le droit d'exprimer simplement ce qu'on ressent, les discussions étant destinées à confronter les expressions des sensations perçus, ce qui aide tout le monde.

A la fin on doit arriver à définir quelque chose de communément accepté comme expression, mais qui finalement restera propre à la communauté limitée de ceux qui auront pris part à la discussion, ou qui l'auront pleinement intégrée en tant que spectateurs attentifs.

Et une "bible" plus large ? Je n'ai jamais vu d'ouvrage traitant de l'initiation à la dégustation (bierology for dummies ?) quelqu'un a-t-il déjà vu un truc de ce genre ?

il fait beau

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Re : La langue de la bière

Je ne crois pas qu'il y ait un langage de la bière, en dehors des termes et des matières premières propres à son brassage.

Au niveau de la dégustation, c'est comme pour le vin, on doit faire appel à ses souvenirs, à ce qu'on connait : le café, la chocolat, les épices, les fruits, les fleurs, etc...

Ensuite, certains termes sont des termes commun au vin : gras, sec, astringence, boisé, vineux, cidreux, acidulé, amère, "effervescence" (erf), carbonnation, etc...

Certains de ces termes seraient peut-être à définir ensemble afin d'avoir un référentiel commun.

Re : La langue de la bière

La bière est une boisson "populaire" ou assimilée comme telle.
Pourquoi ?
Parce que les femmes en produisaient à la maison pour la famille ?
La céréale serait-elle moins noble que le raisin ?

La bière n'est pas attachée à un terroir (malgré les tentatives récentes) : les matières premières rentent libres et sans frontière.
Alors que le vin...aaahh...le vin...c'est autre chose ma p'tite dame !

Des projets de diplômes universitaires ont germé voilà quelques années.
Qu'en est-il aujourd'hui ?

Mario D'Eer se dit "bièrologue" et propose des fiches de dégustation et du vocabulaire à partir des 4 sens et d'une roue des saveurs.
D'autres proposent des "analyses sensorielles".
On est sur des critères différents.

L'apprentissage doit se faire sur les arômes développés par les céréales, les houblons,  la cuisson et - en fermentation haute principalement - par les esters issus des levures.
Ces connaissances existent. Elles sont répertoriées. Le plus difficile est de les reconnaître...

Pas de style, pas de famille : des méthodes.

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Re : La langue de la bière

Merci guernouille pour ce topic.

Pour ma part, je n'ai pas besoin de maîtriser tous les termes, juste d'associer un terme à une sensation récurrente. Exemple, je viens d'apprendre que la "fin du monde" était forte en "coriandre", et bien ça m'a permis d'identifier ce goût dans la triple karmeliet et ce midi dans la carolus triple. Ce de cela dont j'ai besoin, de repères.

achtungbaby a écrit:

Ensuite, certains termes sont des termes commun au vin : gras, sec, astringence, boisé, vineux, cidreux, acidulé, amère, "effervescence" (erf), carbonnation, etc... Certains de ces termes seraient peut-être à définir ensemble afin d'avoir un référentiel commun.

Ça serait super que l'on puisse avoir une dizaine de bière représentatives de ces différentes tendances, que les "experts" du site s'accordent, et que chacun puisse ensuite les goûter pour mettre une "étiquette" sur ces sensations !

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