Sujet : La bière du Barbier

Une boucherie qui s'appelle Le Barbier lillois, c'est déjà étonnant. Ça l'est d'autant plus quand on sait qu'un barbier du XVIIIe est un peu à l'origine d'un magasin qui se situe là où les commerces de bouche ne courent pas les rues, au coeur du Vieux-Lille.

Avant même de la franchir, on découvre sur la porte l'histoire du premier occupant des murs, un barbier qui a ouvert boutique en 1726.
C'est près de trois siècles après le passage de cet artisan perruquier que Gautier Bonduel, restaurateur de formation, achète le local au 69, rue de la Monnaie pour y installer une boucherie : « Je trouvais que la rue manquait de commerces de bouche. » Il ouvre sa boutique avec deux idées en tête : « participer à la vie du quartier, tout en restant dans l'alimentaire », et « mettre en valeur le patrimoine local ».
Il ouvre donc un commerce de proximité. La mise en valeur du patrimoine local passe par le style de sa boutique, à qui Gautier Bonduel veut rendre son aspect d'origine. Dedans, « tout est dans un style régence ». Pour l'extérieur, les façades sont repeintes mais en protégeant ses fresques qui datent du XVIIIe. Elles disparaissent mais pour mieux réapparaître. On les a « calquées » pour les reproduire à l'endroit exact où elles ont été trouvées : « C'est pour ça qu'elles ne sont pas toutes alignées. » L'importance des fresques ? « Elles sont uniques à Lille et à ma connaissance au nord de Paris. » Uniques, elles le sont aussi d'un point de vue affectif. Pour le propriétaire, ces plats à barbe et ces fleurs de lys témoignent du passé de la boutique et de la présence Guillaume-François Leleu, barbier : « Un de ces petits métiers qui grouillaient autrefois rue de la Monnaie. » Aujourd'hui, Gautier Bonduel a repris le flambeau de « ces petites gens » avec un étal qui se partage entre viandes et plats cuisinés sur place.
Si on se fie aux clients qui défilent, une semaine après son ouverture, la boutique a déjà été repérée. Pas de pub mais « les gens passent par curiosité ou par intérêt et ils semblent assez favorables à notre présence ». L'avenir a l'air tellement radieux que Gautier Bonduel envisage une nouvelle embauche pour le mois de septembre. Une huitième personne pour accompagner, entre autres, un chef de cuisine, un artisan boucher et un charcutier.
Sur les étagères, du patrimoine local, toujours, avec trois bières : blonde, blanche et triple... du barbier bien entendu. Comme Gautier Bonduel lorsqu'il remonta la piste de son prédécesseur barbier, il nous faut lui demander : « C'est quoi ces bouteilles de bières ? », pour qu'il dévoile que lui aussi a un passé dont il n'avait pas parlé. Les bières sont issues de la micro brasserie qu'il possède dans le Pas-de-Calais car le boucher du Barbier lillois, à l'origine, est brasseur.

Souvenons-nous...
Lors de l'inauguration des Bières de Noël 2009, nous étions allés au resto avec Dark et DiGreg.
Nous voulions finaliser cette soirée dégustative autour d'une table...
Sur la route, nous avons croisé un monsieur (ami de DiGreg) qui avait un projet de boucher-traiteur.
Nous avons discuté...nous avons visité avec curiosité le "monument" qu'il venait d'acheter.
Nous découvrions avec émotion toute l'histoire d'un barbier lillois installé dans les murs quelques siècle plus tôt...
Qui pouvait me dire qu'un an plus tard, jour pour jour, je goûterai la Blonde du Barbier à la pression à La Capsule ?
J'en suis encore tout retourné.

Pas de style, pas de famille : des méthodes.

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Re : La bière du Barbier

Mince, toi aussi tu étais à la capsule hier et toi aussi tu as bu une Barbier bien sympathique en pression ?