Sujet : Un nouveau distributeur dans le Nord
Il fallait oser... Rue de la gare, à Bailleul, là même où, tous les week-ends, touristes et aficionados de la mousse défilent pour aller se ravitailler au mont Noir ou dans les estaminets belges, Geoffrey Elleboudt, 30 ans, vient d'ouvrir un magasin spécialisé... en bières belges. Son pari : avec des prix équivalents, drainer une partie de la clientèle.
Un pari mesuré quand on y regarde de plus près. Car Geoffrey Elleboudt a lancé un site Internet, *** site commercial : lire les règles du forum ***, il y a un an. À l'origine, un constat tout bête : s'il est évident, aux yeux de n'importe quel Flamand, que la bière peut se déguster, cette boisson rime trop avec « bière de chantier » dans une grande partie de la France. C'est en tout cas le constat qu'a dressé Geoffrey Elleboudt : « Tout est parti du fait que ma belle-famille est auvergnate. À chaque fois qu'ils viennent nous voir, c'est expédition en Belgique. Et quand on descend, on ramène aussi des bouteilles... » À force de jouer au « facteur » de blondes ou de brunes pour ses beaux-parents, le trentenaire s'est dit : pourquoi pas à plus grande échelle ?
Il était alors ambulancier. Rien à voir. Mais l'idée était là. « Après, quand on a un projet en tête, il faut s'y tenir. Moi, j'y croyais dur comme fer. » Au départ, le site, qui propose deux cents types de bières en bouteilles, a démarré tout doucement. « J'ai vu qu'il fallait investir beaucoup, notamment pour le référencement (1). » Puis les demandes sont arrivées. « C'est très difficile de trouver de la bonne bière au sud de Paris. Dans les supermarchés, on trouve les classiques ou alors c'est cher... »
Aujourd'hui, Geoffrey Elleboudt envoie, en moyenne, une vingtaine de colis par semaine en France. « Paris est très demandeur. Il y a aussi la Bretagne, qui aime beaucoup les bières belges, et enfin des départements du sud. Celle qu'on demande le plus, c'est la Karmeliet. Après, la Duvel et la cuvée des Trolls. » Contre toute attente, il a aussi eu des demandes de locaux. « Depuis quelques mois, j'ai ouvert mon entrepôt au public le samedi. Comme il n'y a pas les frais de port, c'est moins cher. J'avais une dizaine de personnes à chaque fois qui me disaient "Pourquoi pas un magasin ?" »
Le jeune entrepreneur hésite quand même. Mais une opportunité se présente : « J'ai vu une annonce pour un local, rue de la Gare. Cela aurait été ailleurs, je ne l'aurais pas fait. Mais cette rue est très passante et commerçante. »
Le passionné de bières parie aussi sur des petits plus : « J'ai voulu m'aligner sur les prix belges. Je me fournis chez un grossiste belge, mais je ne suis pas gourmand sur les marges. Chez moi, c'est classé alors que parfois en Belgique, tout est mélangé. » On trouve ainsi la catégorie blonde, blanche, brune, ambrée ou fruitée « et l'intérêt, c'est qu'un client qui ne s'y connaît pas, je peux le conseiller. Il y a des bières, comme la Moeder Overste, qui marchent très bien, en ce moment, de l'autre côté de la frontière. Je peux orienter ».
Depuis quinze jours qu'il est ouvert, son magasin accueille une dizaine de personnes chaque jour. « C'est super, il fallait oser, j'ai osé.
Après, mon but à terme est de développer encore mon site Internet. Le magasin, c'est un plus et un service pour les gens du secteur. » •
(1) Être bien référencé signifie que l'on a une bonne visibilité sur les moteurs de recherche en ligne.
*** site commercial ***. Magasin, Tél : 03 28 49 94 03.