Les traditionnelles bières de Noël mettent la pression
La brasserie historique du Cateau, où est fabriquée la Vivat, chose rare, dans des cuves ouvertes.
Brune, pétillante et épicée. La bière de Noël est lancée ce mercredi dans la région. Elle réchauffe quand la consommation se refroidit : rousses ou ambrées séduisent alors que les blondes légères perdent des adeptes.
C'est vrai, la bière se fait un peu mousser lors du lancement des cuvées de Noël. Mais elle est sous pression. La consommation diminue toujours. En un an, elle a perdu 8,72 % (à fin août). Sensibilisation aux dangers de l'alcool, multiplication des contrôles d'alcoolémie, évolution de la législation... Le prix, aussi, a augmenté. « La bière a subi la hausse des matières premières comme l'orge », explique Jean-Paul Vandenbroucke, président du syndicat des brasseurs du Nord.
En fait, ce sont les bières les plus communes, les « Pils », qui souffrent surtout de cette baisse des ventes. Notamment celles qui sont vendues en fûts, pour les cafés-hôtels-restaurants. Celles qui sont produites par les grandes brasseries industrielles. Les bières de spécialité, plus fortes, plus goûteuses, tirent davantage leur épingle du jeu. Mais les volumes sont moindres. « Les modes de consommation évoluent. Les gens boivent moins souvent et cherchent des produits plus typés. » À tel point que des grands groupes, comme Heineken avec son Affligem triple, ont aussi mis au point des breuvages plus relevés.
Dans le Nord - Pas-de-Calais, Heineken et la brasserie de Saint-Omer assurent les trois quarts de la production régionale. À côté, une trentaine de brasseries plus modestes, pour la plupart positionnées sur ce créneau des bières de spécialité, trouvent leur place. « Il y a eu un effet Bienvenue chez les Ch'tis pour la bière du Ch'ti. Mais le film a bénéficié à l'ensemble des bières du Nord - Pas-de-Calais. » Ces bières du Nord - Pas-de-Calais pourraient d'ailleurs faire l'objet d'un label, l'indication géographique protégée. La démarche est en cours. Complexe.
En attendant, les professionnels innovent. Les pompes à bière à installer à la maison ont leur petit succès. Les bières aromatisées aussi. La bio pourrait devenir un créneau intéressant. La bière, breuvage populaire par excellence, serait-elle en train de s'embourgeoiser ? « Du point de vue du prix, elle reste accessible. On ne retrouve pas l'équivalent dans les autres boissons alcoolisées. Et avec toutes ces nouvelles recettes, elle retrouve sa noblesse. »
"So many beers, so little time" Ben Vinken
R.E.P Stéphanie .....