Sujet : A propos du "style" Noël
On en parlait voilà quelques jours de cette fameuse "bière de noël" :
Brune, ambrée ou même blonde !
Ronde et maltée...très houblonnée ?
Epicée façon "vin chaud" ?
Qu'en pense Daniel Thiriez ?
Pour Daniel Thiriez, brasseur à Esquelbecq, « la bière de Noël est une tradition à maintenir et à respecter »
Il propose chaque année une recette différente pour sa bière de Noël.
Brasseur artisanal depuis 13 ans, Daniel Thiriez évoque la bière de Noël, côté pile ... une tradition à perpétuer et côté face une opération marketing.
Une bière d'automne « La tradition de la bière de Noël est liée à la saison.
L'automne permettait à la fois d'avoir des matières premières fraîches avec les nouvelles récoltes d'orge et de houblon, et un climat froid, favorable voire nécessaire pour brasser.
On disait : « en hiver, brasse qui veut, en été, brasse qui peut ». Le froid est indispensable pour produire une bière de qualité.
La coutume était aussi de produire une bière d'exception pour les fêtes de fin d'année, une bière plus riche, plus consistante, qui soit une vitrine du savoir-faire des brasseurs. Elle était offerte au personnel et aux clients, en étrennes, et contenait souvent des épices et des aromates (clous de girofle, cannelle, muscade) qu'on retrouve aussi dans le pain d'épices et le vin chaud. »
« Depuis une vingtaine d'années, les brasseurs du Nord ont repris la tradition.
Moi, depuis la première année, j'en fais tous les ans, ça représente environ 4 % de mon volume annuel. Mais les clients ne se jettent pas dessus. Les magasins sont assez frileux, ils ont peur de rester avec en janvier. C'est le problème des bières de saison : les gens pensent toujours qu'après, elles ne sont plus bonnes. Or, mes bières, non pasteurisées, évoluent en bouteille. Au bout de six mois, elles sont parfaites. »
« Je trouve que la tradition est aujourd'hui un peu galvaudée.
C'est comme le Beaujolais nouveau : on a un prix un peu plus élevé qu'une bière normale, et pas forcément la qualité, alors que c'est supposé être quelque chose de vraiment typique et original.
C'est une tradition à maintenir, mais aussi à respecter. Si c'est juste prendre sa bière blonde et mettre un peu de caramel, les gens ne sont pas dupes, ils ne la paieront pas plus cher.
Depuis deux-trois ans, je sens une lassitude. »
« Chaque brasseur fait ce qu'il veut : il n'y a pas de date officielle de lancement, pas de cahier des charges pour la bière de Noël.
Certaines bières sont prêtes dès la fin août pour pouvoir être à temps dans les rayons des supermarchés ! Les professionnels devraient se mettre d'accord, sur un calendrier et sur une communication commune. »Le 17.12.2009, 05:03 - La Voix du Nord.
