Sujet : de l'audace chez les nouveaux brasseurs ?
discussion d'après Lupul'in 2014 :
Bellus : il me semble que Patate a goûté l'ambrée. Oui, ses bières manquent un peu de personnalité (certains diront manquent d'audace) et pour répondre à Patate (encore lui), je comprends les nouvelles brasseries qui débutent et s'essaient à des "produits" classiques en attendant d'évoluer vers l'originalité.
Je comprends aussi ce qui peut amener des gens qui lancent une nouvelle brasserie à commencer par du consensuel mais ça me désole un peu parce que découvrir une nouvelle brasserie avec des bières certes bien faites mais manquant, comme tu le dis, clairement d'audace en espérant qu'un jour ils feront quelque chose de plus original ou des plus typé ça me désole un peu. Je n'aime pas m'ennuyer quand je bois une bière, surtout quand c'est une bière artisanale. La bière industrielle fait ça déjà très bien.
Concernant les bières "classiques", je trouve aussi que c'est une mauvaise idée pour débuter.
Cependant, il ne faut pas oublier que nous n'en sommes pas au stade de la découverte de la bière et que, donc, il nous faut quelque chose d'original pour nous séduire....
1/ Thèse : Commençons du côté brasseur
Les geeks ne sont pas ceux qui achètent le plus de bières. Pour un brasseur en phase de lancement il faut toucher et conquérir les clients.
Avec un bon marketing local, on peut toucher des clients "fidélisables" mais trop d'audace peut les faire fuir.
Jouer la créativité (ou même l'audace dans des niches déjà défrichées) peut être porteur dans le cadre d'une diffusion plus large au travers de revendeurs (cavistes, bars....) mais pour une brasserie débutante, entre les frais de port et le déficit de notoriété, c'est vachement dur de vendre loin.
Et puis ouvrons bien nos yeux de geeks : nombre de revendeurs seront plus enclins à référencer une bière bien markétée plutôt qu'une bière audacieuse, non ?
Je pense que la gamme d'un jeune brasseur doit débuter bar des bières plutôt consensuelles.
En revanche, le plaisir n'est pas à proscrire, et c'est là que j'adore cette bête curieuse qu'est le brasseur. Rien d'empêche de se lâcher sur des bières de saison, des compléments de gamme, ou des brassins spéciaux, surtout dans le cadre de salons susceptibles d'apporter de la notoriété.
2/ Antithèse : Continuons du côté geek
Ce que j'aime, c'est découvrir des bières en phase d'expérimentation lors de visites chez des brasseurs. Des fois ça peut être geekissime (par exemple la PNP 16 ou l'Aardmonnik vieille chez DSB...) mais parfois c'est plus simplement la comparaison de variantes avant mise en production (PVL) est si c'était comparable je trouverais presque ça plus plaisant !
Sinon ça peut être difficile pour un geek d'apprécier la simplicité d'une bière. Moi j'ai un peu perdu mon innocence à cet égard et je le regrette (j'envie un peu la Peste à cet égard).
Il faut aussi se taper des bières artisanales pourraves (il y en a malheureusement un paquet : la grosse bière blonde bien douceâtre avec autant à boire qu'à manger !!!) pour retrouver le plaisir d'une bière artisanale simple et bien faite.
J'ai trop d'attentes quand je goûte une bière artisanale.
Là où je suis le plus bienveillant et tolérant, c'est quand je peux déguster une bière artisanale au restau, là où l'alternative est généralement industrielle....
Alors là oui : une PVL blonde en petite canette avec son beau verre, sur la terrasse du Coin de la Reine à Ennevelin, là ça a de la gueule, et c'est aussi beau que bon !!! (alors que chez moi, c'est la bière de ma femme, parce que moi je vais y déguster des trucs plus hardcore)
3/ Synthèse
Il en faut pour tout le monde !