1 (modifié par guernoulle 19-03-2007 20:12:14)

Sujet : l'atrebate

Tant que j'étais dans mon bar à prendre des photos :

http://www.zimagez.com/miniature/p1070601.jpg
L'atrébate c'est la bière de mon coin d'où je viens. Brassée par Pierre Bécu un vieil ami que je n'ai pas vu depuis trop longtemps.
La brasserie historique à Fampoux se visite encore aux journées du patrimoine, mais la bière est aujourd'hui brassée à Saint Laurent Blangy, après avoir survécu grâce à un brassage "délocalisé" à Hordain (eh oui, chez la Choulette !).

Heureusement car la production ancienne à Fampoux était pour le moins hétérogène. C'était la bière qui alimentait il y a une dizaine d'années mes soirées tarot, et il arrivait, à l'époque du brassage TRES ARTISANAL , de tomber sur une bière provenant d'un brassin pas terribble (on dira que je faisait partie de l'équipe de test qualité !).

Un peu d'étymologie, les atrébates étaient une tribu gauloise de l'arrageois. C'est pour ça que vous avez peut être déjà rencontré Pierre déguisé en gaulois dans des foires ou animations en "grande dib". Les habitants de Saint-Laurent Blangy sont aujourd'hui encore appelés les "immercuriens" (ça me fait penser aux pages "sport" de la Voix du Nord, quand les pigistes font style "..est c'est alors que par une rapide contre-attaque les immercuriens percèrent la défense de fer des atrébates...").

La bière que je préfère est l'ambrée (l'étiquette marron sur la droite de la photo, il y a la blonde, très agréable aussi, et la brune qui ne m'emporte pas assez loin). C'est celle qui pour moi met le plus en valeur le côté artisanal, sauvage de cette bière.

Odeur intense de malt et levure. J'ai encore en bouche le goût de levure 30 minutes après dégustation.

étiquette DLC mai 2008 pas de date de mise en bouteille.
L'illustration est celle de l'ancienne brasserie de Fampoux. Plus de gaulois ni en étiquette ni en collerette (pas de collerette). Un peu dommage.
Surprise ! L'étiquette mentionne le brassage-embouteillage à Hordain alos que je pense que la bière est maintenat brassée à St Laurent Blangy ???
Ecoulement d'étiquettes anciennes, ou partage du process industriel ?

En tout cas je n'y étais pas revenu depuis quelque temps mais j'adore cette bière

il fait beau

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Re : l'atrebate

Le siège social est à St Laurent Blangy...
Je ne connais pas de brasserie à cet endroit...je pense qu'elle encore brassée chez Dhaussy à Hordain.

Pas de style, pas de famille : des méthodes.

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Re : l'atrebate

Guernoulle :
Heureusement car la production ancienne à Fampoux était pour le moins hétérogène.

Je me souviens également de bouteilles particulièrement infectées...hihihi...notamment des brassins de Noël.
Par contre en fût, elle était admirable !

Pas de style, pas de famille : des méthodes.

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Re : l'atrebate

Guernoulle :
Tant que j'étais dans mon bar à prendre des photos :

Je viens de recevoir un prospectus Auchan : il semblerait que M. Bécu n'utilise plus les mêmes bouteilles.
Et la capsule remplace le bouchon...

Pas de style, pas de famille : des méthodes.

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5 (modifié par guernoulle 06-03-2007 12:59:04)

Re : l'atrebate

Effectivement, c'est une nouveauté.
Je passe le voir cette semaine il va m'expliquer tout ça.


***edit***
En attendant j'ai regardé sur wikipedia un article sur le remplacement des bouchons par des capsules en matière de vin.

Les problèmes de goût de bouchon (…) contenu dans le liège font que de plus en plus de bouteilles de vins plus cotés sont fermées par des capsules à vis. Contrairement à ce qui se passe avec les bouchons naturels, le goût est très peu modifié par les conditionnements décrits ci-après. Les variantes économiques de capsules augmentent l'oxygénation du vin et ne conviennent donc guère aux vins de garde, plus sophistiqués. Les capsules ont été introduites depuis le début des années 1970 (…). Elles ont un joint d'étanchéité à base de chlorure de polyvinylidène qui, associé à une feuille d'étain, garantit une perméabilité à l'oxygène minimale (0,0002 à 0,0008 cm³ de O2 par jour). Des comparaisons entre des vins de 25 ans d'âge bouchés avec du liège et avec des capsules à vis ont montré la supériorité de cette dernière en matière de fraîcheur et de durabilité.

Donc pourquoi pas ?

il fait beau

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Re : l'atrebate

Je compte sur toi !

Pas de style, pas de famille : des méthodes.

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7 (modifié par guernoulle 16-03-2007 01:16:42)

Re : l'atrebate

Bonjour

Je suis allé vendredi rendre visite à Pierre Bécu à la brasserie de Fampoux, il m’avait parlé des  « retours aux sources » de l’Atrébate, et de quelques révolutions.

Vous m’excuserez si je suis un peu dithyrambique, mais j’adorais déjà le bonhomme et ses bières blonde et ambrée, et j’ai maintenant succombé à sa brune.

Les retours aux sources

Il y en a deux.

Le premier est géographique puisque la bière est de nouveau brassée dans le Pas-de-Calais, plus exactement à Aix-Noulette (Brasserie Saint-Germain).

Le site historique de la brasserie malterie de Fampoux reste utilisé en stockage conditionnement.
Quelques photos.(Les Svastikas sont un délire de l'architecte, c'est le symbole de la roue de la vie. En 1922 il ne pouvait pas savoir quelle connotation allait prendre la "croix gammée" vingt ans plus tard)
http://www.zimagez.com/miniature/p1080204.jpghttp://www.zimagez.com/miniature/p1080213.jpghttp://www.zimagez.com/miniature/p1080215.jpg

NB : le "tourbillon" en tôle sur la cheminée, je sais enfin ce que c'est (il y a le même à l'ancienne brasserrie Lambelin à Templeuve), ça sert à forcer l'appel d'air sur les cheminées de malterie.

Le second "retour aux sources", c’est le retour à la fermentation supplémentaire en bouteille, qui avait été abandonnée lorsque le brassage se faisait à Hordain.

J'en étais assez étonné, notamment quand nous avons goûté une ambrée, parce que je ne sentais pas une évolution très marquante (par rapport à l’ancienne ambrée que j’avais goûtée 2 jours avant, mais la nouvelle était un peu trop fraîche, ce qui nivelle les goûts).
Pierre n'était pas étonné de cette constance, il suit sa souche de levures depuis 15 ans et attache une attention très particulières au suivi de ses multiplications et générations de levures.
C'est donc bien une évolution et pas une nouvelle bière. Je pense que la deuxième fermentation doit donner une « longueur » supplémentaire que je ne peut ressentir sur un bière trop jeune et trop fraîche..

Par ailleurs, Pierre est peut être passionné par sa bière, mais il passe au niveau supérieur (furieusement passionné) quand il parle de sa brune. Moi  c’est pas trop mon truc (je préfère les blondes très houblonnées) et je pense bien que ça faisait une quinzaine d’années que je ne l’avait pas goûtée, cette fameuse brune.
Mais j’ai vraiment vu ses yeux pétiller quand il en parlait : « regarde moi ça ! cette couleur ! et puis que du naturel, du traditionnel, c’est seulement la cuisson du malt !, et puis cette mousse ! regarde comme elle est blanche ! et je vais encore l’améliorer ! je vais te faire une mousse crémeuse tu vas voir ce que tu vas voir
http://www.zimagez.com/miniature/p1080210.jpg

Les paris sont pris !

Ma curiosité étant émoustillée,  j’ai donc goûté dimanche une brune « ancien brassage » que j’avais depuis 6 mois. Et là mon Dieu : un régal ! Il m’a peut être un peu conditionné avec sa passion, et il faisait peut être trop beau pour être objectif, mais j’ai eu du plaisir à boire cette brune alors que je n’ai en général que de la curiosité pour ce « type » de bières (par « type », au delà de la couleur,  j’entend parler de bières dont le goût malté et/ou caramélisé supplante le goût de houblon) qur je déguste plutôt pour varier les goûts.

Je n’étais pas alors en situation de dégustation  (du monde, du boulot…) et n’irai pas plus loin dans la description pour l’instant, mais il me reste une brune ancienne, et deux brunes nouvelles qui doivent attendre une quinzaine de jours. Je sens bien que je vais me faire une dégustation comparée.

Les révolutions

Tout est dans le conditionnement : la bouteille, l’étiquette, et la fermeture.

Les canettes 33 cl.

Ce nouveau conditionnement arrive à la fin du mois. Malheureusement (c'est mon avis) il sera réservé à la blonde et à l’ambrée. Ceci ne me choque pas pour les bières « de saison » (Printemps et Noêl) mais je trouve dommage  que la brune n’en bénéficie pas.

J’en ai parlé à Pierre vendredi, mon opinion étant qu’une bière plus « difficile » à boire (7° contre 6° pour les blonde – ambrée –printemps) trouvera peut être mieux son marché dans un conditionnement 33 cl. Sa position est que la brune se déguste à plusieurs.

Après avoir re-dégusté l’ancienne brune dimanche, je maintiens ma position. Si le ramage de la nouvelle brune  vaut son plumage, la canette 33 sera un must.

L’étiquette.

J’avais regretté en son temps la disparition du gaulois. Maintenant c’est l’image de la brasserie historique de Fampoux  qui disparaît aussi. Elle laisse la place à une « information produit » plus forte :  « Triple Fermentation, Double Garde » et la mention « Bière de Garde BRUNE » (ou BLONDE, ou AMBREE » très apparente. Et Pierre affiche fièrement son nom sur l’étiquette.

Les photos :
La brune ancienne et nouvelle étiquette
[img]http://www.zimagez.com/miniature/atrebatebrune.jpg[/img]
l'ambrée 33 et 75
[img]http://www.zimagez.com/miniature/atrebateambree.jpg[/img]
la blonde et la bière de printemps
http://www.zimagez.com/miniature/atrebateblondeambree.jpg

Etant perplexe sur le concept de triple fermentation - double garde, j'ai relancé la discussion sur la fermentation en rubrique "matières premières". Et les Bécu ont aussi répondu à ma question en m'envoyant un schéma que vous trouverez là-bas, post #11

L’obturation à capsule couronne.

P.S m’avait signalé il y a quelques jours avoir vu ça sur le prospectus Auchan, que je n’ai toujours pas reçu au fond de ma campagne !
http://www.zimagez.com/miniature/p1080208.jpg
C’est la fin de la fermeture à bouchon « champenois » avec muselet. Parce que c’est de plus en plus difficile de trouver du bouchon liège de qualité, Là ça m’a mis un coup ! Moi qui suis plutôt traditionaliste !

Je ne développe pas ici, j'ouvre une discussion en matières premières (lien à venir)
Il est vrai que la capsule se fait de plus en plus en 75 cl, voir la nouvelle "Bracine" également brassée à Aix Noulette, ou la Bavaisienne (lien)

il fait beau

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Re : l'atrebate

La capsule a effectivement bien des avantages : elle ne modifie pas le goût du liquide et reste plus hermétique que le bouchon qui peut avoir des tendances à se dessècher ou mal vieillir...
Contrairement au vin, la bière embouteillée n'a nul besoin de "respirer".

Avec "triple fermentation, double garde" Pierre Bécu va vers une surenchère des superlatifs...
Cela ne va pas arranger la compréhension du consommateur.
De plus, cette fameuse dénomination "2ème garde" en bouteille me semble inappropriée. Elle ne correspond pas au sens premier mot.
La bière subit une refermentation en bouteille. Point. Et elle a besoin de quelques jours pour redémarrer un cycle de production de CO2...
La levure va progressivement s'endormir en l'absence de nourriture et d'oxygène.
A part ça, je la trouve très bonne également !

Pas de style, pas de famille : des méthodes.

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