Bonjour
Je suis allé vendredi rendre visite à Pierre Bécu à la brasserie de Fampoux, il m’avait parlé des « retours aux sources » de l’Atrébate, et de quelques révolutions.
Vous m’excuserez si je suis un peu dithyrambique, mais j’adorais déjà le bonhomme et ses bières blonde et ambrée, et j’ai maintenant succombé à sa brune.
Les retours aux sources
Il y en a deux.
Le premier est géographique puisque la bière est de nouveau brassée dans le Pas-de-Calais, plus exactement à Aix-Noulette (Brasserie Saint-Germain).
Le site historique de la brasserie malterie de Fampoux reste utilisé en stockage conditionnement.
Quelques photos.(Les Svastikas sont un délire de l'architecte, c'est le symbole de la roue de la vie. En 1922 il ne pouvait pas savoir quelle connotation allait prendre la "croix gammée" vingt ans plus tard)
NB : le "tourbillon" en tôle sur la cheminée, je sais enfin ce que c'est (il y a le même à l'ancienne brasserrie Lambelin à Templeuve), ça sert à forcer l'appel d'air sur les cheminées de malterie.
Le second "retour aux sources", c’est le retour à la fermentation supplémentaire en bouteille, qui avait été abandonnée lorsque le brassage se faisait à Hordain.
J'en étais assez étonné, notamment quand nous avons goûté une ambrée, parce que je ne sentais pas une évolution très marquante (par rapport à l’ancienne ambrée que j’avais goûtée 2 jours avant, mais la nouvelle était un peu trop fraîche, ce qui nivelle les goûts).
Pierre n'était pas étonné de cette constance, il suit sa souche de levures depuis 15 ans et attache une attention très particulières au suivi de ses multiplications et générations de levures.
C'est donc bien une évolution et pas une nouvelle bière. Je pense que la deuxième fermentation doit donner une « longueur » supplémentaire que je ne peut ressentir sur un bière trop jeune et trop fraîche..
Par ailleurs, Pierre est peut être passionné par sa bière, mais il passe au niveau supérieur (furieusement passionné) quand il parle de sa brune. Moi c’est pas trop mon truc (je préfère les blondes très houblonnées) et je pense bien que ça faisait une quinzaine d’années que je ne l’avait pas goûtée, cette fameuse brune.
Mais j’ai vraiment vu ses yeux pétiller quand il en parlait : « regarde moi ça ! cette couleur ! et puis que du naturel, du traditionnel, c’est seulement la cuisson du malt !, et puis cette mousse ! regarde comme elle est blanche ! et je vais encore l’améliorer ! je vais te faire une mousse crémeuse tu vas voir ce que tu vas voir !»
Les paris sont pris !
Ma curiosité étant émoustillée, j’ai donc goûté dimanche une brune « ancien brassage » que j’avais depuis 6 mois. Et là mon Dieu : un régal ! Il m’a peut être un peu conditionné avec sa passion, et il faisait peut être trop beau pour être objectif, mais j’ai eu du plaisir à boire cette brune alors que je n’ai en général que de la curiosité pour ce « type » de bières (par « type », au delà de la couleur, j’entend parler de bières dont le goût malté et/ou caramélisé supplante le goût de houblon) qur je déguste plutôt pour varier les goûts.
Je n’étais pas alors en situation de dégustation (du monde, du boulot…) et n’irai pas plus loin dans la description pour l’instant, mais il me reste une brune ancienne, et deux brunes nouvelles qui doivent attendre une quinzaine de jours. Je sens bien que je vais me faire une dégustation comparée.
Les révolutions
Tout est dans le conditionnement : la bouteille, l’étiquette, et la fermeture.
Les canettes 33 cl.
Ce nouveau conditionnement arrive à la fin du mois. Malheureusement (c'est mon avis) il sera réservé à la blonde et à l’ambrée. Ceci ne me choque pas pour les bières « de saison » (Printemps et Noêl) mais je trouve dommage que la brune n’en bénéficie pas.
J’en ai parlé à Pierre vendredi, mon opinion étant qu’une bière plus « difficile » à boire (7° contre 6° pour les blonde – ambrée –printemps) trouvera peut être mieux son marché dans un conditionnement 33 cl. Sa position est que la brune se déguste à plusieurs.
Après avoir re-dégusté l’ancienne brune dimanche, je maintiens ma position. Si le ramage de la nouvelle brune vaut son plumage, la canette 33 sera un must.
L’étiquette.
J’avais regretté en son temps la disparition du gaulois. Maintenant c’est l’image de la brasserie historique de Fampoux qui disparaît aussi. Elle laisse la place à une « information produit » plus forte : « Triple Fermentation, Double Garde » et la mention « Bière de Garde BRUNE » (ou BLONDE, ou AMBREE » très apparente. Et Pierre affiche fièrement son nom sur l’étiquette.
Les photos :
La brune ancienne et nouvelle étiquette
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l'ambrée 33 et 75
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la blonde et la bière de printemps
Etant perplexe sur le concept de triple fermentation - double garde, j'ai relancé la discussion sur la fermentation en rubrique "matières premières". Et les Bécu ont aussi répondu à ma question en m'envoyant un schéma que vous trouverez là-bas, post #11
L’obturation à capsule couronne.
P.S m’avait signalé il y a quelques jours avoir vu ça sur le prospectus Auchan, que je n’ai toujours pas reçu au fond de ma campagne !
C’est la fin de la fermeture à bouchon « champenois » avec muselet. Parce que c’est de plus en plus difficile de trouver du bouchon liège de qualité, Là ça m’a mis un coup ! Moi qui suis plutôt traditionaliste !
Je ne développe pas ici, j'ouvre une discussion en matières premières (lien à venir)
Il est vrai que la capsule se fait de plus en plus en 75 cl, voir la nouvelle "Bracine" également brassée à Aix Noulette, ou la Bavaisienne (lien)
il fait beau