Bières d'abbaye à la pression, une hérésie?

Une Trappiste est une bière d'abbaye, mais le contraire n'est pas forcement vrai.

Une Trappiste est une bière brassée par des moines de l'ordre des cistersiens.

Par exemple Leffe est une abbaye de l'ordre des chanoines, et n'ont donc jamais fait de bières Trappistes.

Par contre, une bière Trappiste qui ne serait plus brassée suivant les règles dictées par le label Authentic Trappist Product n'auront plus le droit de porter ce label. Ce qui fût le cas durant une période pour la Trappe.

La leffe classique, celle qu'on retrouve en pression n'a pas de refermentation en bouteille.

La seule Trappiste dont j'ai entendu parler en pression est la Chimay triple, mais je n'ai jamais goûté. Ce n'est pas pour autant une fausse Trappiste, mais plutôt une bière différente, à boire fraiche. Celle en bouteille va se boire à une température de 8-10°, aura un dépôt et sera trouble. Je ne sais pas si celle en Fût n'est pas filtrée. A priori, même s'il s'agit de la même recette, elle n'aura pas le même goût. Par ailleur, comme il s'agit d'une blonde, ce n'est pas un type de bière à faire vieillir.

Selon ce témoignage
http://www.ciao.fr/Orval__Avis_514753

Il semblerait que l'Orval existe aussi en pression.
[..
C’est en visitant l’abbaye que j’ai découvert cette bière, elle est présentée dans une bouteille de 33cl, couleur caramel foncé.
En général, si on la chance de la trouver à la pression ,dans les bar Belges, on vous la sert dans un verre en forme de calice, aux couleur de l’abbaye
...
En général, je conseillerais à tout le monde de déguster l’ORVAL à la pression mais on la trouve en super marché en bouteille à l’unité, environ 1.50€ la bouteille de 33cl.
...
]

J'aurais quant à moi tendance à penser que la "vraie" Orval se déguste en bouteille
après refermentation en bouteille pendant 4 semaines dans des caves à 15 degrès
(source: http://www.orval.be/fr/produits/brasserie/brasserie3.html )

Des lecteurs du forum connaissent ils l'Orval à la pression?

Charles

charlot83 a écrit:
"J'apprécie beaucoup la Leffe à la pression et la trouve meilleure que la Leffe en bouteille.
Comment expliquer la différence de goûts? "

La bière (filtrée) en bouteille est, souvent, pasteurisée pour en augmenter la stabilité et la conservation du produit fini.
La bière en bouteille et vendue en magasin subit les aléas de la chaleur, de la lumière et du temps, ce qui peut expliquer, parfois, une différence de qualité gustative.
La bière en fût est consommée, généralement (dans un idéal), plus rapidement et à bonne température; elle reste à l'abri de la lumière.

comme l'a dit Achtung, une "trappiste" est une "abbaye" mais une "abbaye" n'est pas forcément une trappiste...et puis d'abord, qu'est-ce qu'une bière d'abbaye ?
Ne devrait-on pas plutôt parler de type "abbaye" au regard du mode de fabrication et des ingrédients utilisés, donc du goût.
Les "trappistes" sont brassées par des moines trappistes ou sous la surveillance attentive de moines trappistes.

La Westmalle double est très appréciée à la pression tandis que la triple gagne à vieillir à bouteille."
Je trouve effectivement, pour avoir tenter l'expérience, que la Wesmalle triple vieillie beaucoup mieux que la Westmalle double.
Mais ce n'est aucunement question de couleur : c'est la capacité des levures à continuer d'affiner le produit en consommant doucement les sucres résiduels (entre autre).

Oui, les trappistes que je connais sont refermentées en bouteilles.

Une trappiste est une trappiste.
La servir en pression ou en bouteille modifie simplement  la dernière fermentation, même s'il existe des refermentation en fût.
Ainsi la bière peut-être filtrée et servie à la pression ou servie sans filtration préalable.
La Brasserie du Bocq (à Purnode) et Beck (à Bailleul), brasseries que j'ai visitées, servent leur bière  en fût à la sortie des cuves, par exemple. Elle est différente que celle en bouteille.

Leffe, Affligem, Grimbergen... appartiennent à des grands groupes industrielles.
Leurs bières blondes sont stabilisées, après tout est question de conservation et de service.

Merci P.S. pour ta réponse claire et intéressante qui éclaire ma lanterne

Cordialement

Charles

Moi la seul Trappe quadruple que j'ai bu était en pression. Il y a donc au moins une bière Trappiste en pression. Mais bon, je l'avais trouvé sublime, il faut donc que je la goute en bouteille maintenant.

Par contre, pour la Leffe pression, je trouve qu'ils la servent trop froide... La manie de servir les bières glacé, qu'elle horreur!

Bien sur que non, je disais juste que je la trouvait trop froide en pression dans les bars.
Par contre La Trappe est une trappiste et je l'ai gouté en pression.

quote inutile
N'empêche que je la trouve assez banale. Je préfère volonté une Radieuse, mais quoi qu'il en soit : servit a t° de cave, c'est le plus important. Sinon c'est comme les Kro qu'ils servent à 0° maintenant. Beuuuuuurk (moi tétu? biensur, je suis Breton!)

5° (c'est fait pour cacher le gout chimique...).

quote inutile
Je la préfère a 10-12°. Elle récupère quelques arômes. Mais franchement, quelle drôle de manie de geler les bière à ce point...
Recommander un temperature aussi basse, c'est admettre que sa biere est mediocre.

je fais un copié collé d'une discussion sur les bières d'abbaye qui a le mérite de clarifier le sujet:

Pour en revenir à présent au coeur de la discussion, les critères énoncés pour la définition d'une bière d'abbaye sont, selon Jef Van den Steen, et pour les bières produites avant le 12 juillet 1999, les suivants :

Il doit y avoir un lien avec une abbaye existante ou ayant existé, et

Des royalties doivent être payées et doivent servir à financer des oeuvres caritatives, d'autres bonnes oeuvres et des actions culturelles qui contribuent à la préservation de l'abbaye ou qui sont versées à une fondation, au cas où cette abbaye n'existe plus, et

L'abbaye ou la foncdation en question a le droit de contrôler la publicité.

(VAN DEN STEEN, Jef, Les Bières d'abbaye. breuvage divin, 2004, p. 25

A noter qu'à dater du juillet 1999, toute nouvelle bière d'abbaye doit répondre à 5 critères, lesquels insistent nettement plus sur le lien étroit qui doit exister entre la bière et une abbaye «brasseuse» :

Soit la bière est brassée dans une abbaye non trappiste existante (ou une abbaye qui la fait brasser, sous sa responsabilité et sous licence, par une brasserie laïque qui participe à sa commercialisation);

Soit la bière est brassée par une brasserie laïque qui possède un lien juridique et contractuel avec une abbaye existante pour utiliser son nom et qui assure la commercialisation de la bière.

Des royalties doivent être payées à l'abbye ou à l'ordre concerné afin de soutenir des buts caritatifs, et

Il faut qu'il y ait un fondement historique (l'abbaye en question doit avoir également brassé de la bière dans le passé), et

L'abbaye a le droit de contrôler la publicité qui est faite.

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