On fantasme beaucoup sur la crise belge de ce côté-ci du Quiévrain.
Généralement la position française est "les méchants flamands sont riches parce qu'historiquement ils ont eu la chance d'avoir l'accès à la mer et de crééer commerce et finance" "les gentils wallons pauvres sont de rudes travailleurs qui n'avaient que leur industrie et l'extraction minière et crachent la misère aujourd'hui" "les gentils wallons ne rechignaient pas à payer pour les flamands quand leur industrie était prospère" "aujourd'hui les méchands flamands ne veulent plus partager le gâteau avec les pauvres wallons".
C'est certainement plus compliqué que ça. Il y a une vraie question d'identité et, c'est vrai, une question de stratégie politique en termes d'occupation du territoire.
J'explique ce que j'ai compris des causes du conflit actuel.
Quand on est en région wallone, on va à l'école élémentaire en langue française, et on ne peut voter que pour des partis francophones.
Quand on est en région flamande, on va à l'école élémentaire en langue flamande, et on ne peut voter que pour des partis néerlandophones.
La région "Bruxelles Capitale" a un statut mixte. Elle est proche de la région wallone, mais est quand même légèrement enclavée en région flamande.
Mais l'attraction démographique de la capitale fait qu'il y a beaucoup de francophones autour (hors) de Bruxelles Capitale.
Actuellement il y a deux statuts spécifiques distincts (les "facilités") autour de Bruxelles Capitale :
- dans tout l'arrondissement "Bruxelles Vilvorde Hal" , les francophones peuvent voter pour des partis francophones alors qu'ils sont en région flamande.
- dans 6 communes limitrophes de Bruxelles, l'enseignement élémentaire en français est diepensé.
La première exception permet à des partis francophones de gérer des communes de région flamande où la population francophone est devenue majoritaire. En fait à terme (sans mauvais jeu de mots sur le nom du Ministre) ça peut évoluer vers un agrandissement de la région mixte Bruxelles Capitale au détriment de la région flamande.
La proposition qui a provoqué le clash est de mettre fin à la facilité politique (suppression des partis francophones dans cet arrondissement flamand) en contrepartie d'une pérennisation de la facilité linguistique (enseignement francophone dans les six communes limitrophes).
La position flamande m'est compréhensible de leur point de vue. Elle me semblequand même brutale dans la mesure où elle ne tient pas compte de la situation légitimement et pacifiquement acquise de majorité francophone dans certaines communes. : ce n'est pas une "colonisation dirigée" qui a aboutit à ctte état de fait, mais des évolutions naturelles de population au sein d'une Nation unique unique et entière.
Pour moi les flamands résidant en zone néerlandophone ont un droit légitime à préserver leurs conditions de vie. La culture linguistique en fait partie et ils n'ont pas à devoir apprendre le français en cas de basculement démographique. Ils peuvent revendiquer à être protégés de ceci.
Mais la présence francophone dans cette zone ne date pas d'hier. Les francophones qui se sont légitimement regroupés dans des zones francophones, même situées en région flamande, ont également droit à la protection de ce cadre politique et culturel et ne peuvent en être évincés.
Ce n'est pas facile à faire : mettre fin à la facilité politique dans tout l'arrondissement sauf dans les communes devenues francophones revient inéluctablesment à leur donner un statut d'enclave wallone. Il est inacceptable pour les flamands de se faire déposséder de leur territoire.
J'ai sans doute moi-même beaucoup d'incompréhensions et approximations, que nos amis belges n'hésitent pas à me reprendre.
il fait beau