Eh Patate bio, si tu ne prends que des exemples excessifs ça va marcher au café du commerce, mais le premier apprenti sorcier qui viendra avec un discours mesuré et rassurant, il va te faire passer pour un ayatollah et réduire/marginaliser tes arguments.
Patate a écrit:Une tomate hydroponique ...une F1,
Ouais, ou bien les biscuits de "Soleil Vert"... Tes exemples sont incontestables.
Maintenant si je dis qu'une bonne "vieille" Coeur-de-Boeuf, qui n'aura comme différence avec sa cousine (non allons y carrément : sa SOEUR, la fameuse Soeur de Boeuf !) certiée bio que d'avoir reçu quelques applications chimiques (ah non, je dois être rassurant : UN LEGER TRAITEMENT PHYTOSANITAIRE) ne présentera après lavage aucune différence de goût, est-ce que mon exemple est si contestable ?
Patate a écrit:N'importe quoi... tu confonds avec les hybridations...a des surprises parce que 2 plantes différentes ont eu l'idée de se mélanger sans qu'on leur demande rien - ça c'est l'hybridation
Le débat est passionné, donc je passe rapidement sur la formulation "n'importe quoi" qui ne fait pas avancer le débat. Je ne confond pas avec les hybridations, je parle justement de ça, de l'obtention végétale par sélection ou hybridation. On cherche toujours à produire des variétés plus performantes, résistantes, ou avec telle ou telle qualité particulière. Par sélection ça va doucement, on ne va retenir que les générations qui qui s'orientent vers le résultat recherché. Par hybridation on va effectivement cherche à croiser des variétés voisines. ça peut aller plus vite mais ce sont encore des rythmens agricoles (quand on plante une parcelle d'essai, on n'a le premier résultat que l'année d'après, le second l'année suivante, etc...). C'est un business, des capitaux engagés sur des cycles très longs, et si les obtenteurs devaient jouer à "mélanger en laboratoire histoire de voir" en espérant des surprises, ils auraient mis la clé sous la porte depuis longtemps. Ils ont du savoir-faire et savent où ils vont. Maintenant pour revenir aux OGM, qui peut le plus peut le moins. On peut laisser les renards, les hêtres et les scarabés poilus en paix, et simplement identifier dans deux variétés d'orge les gènes déterminant telle ou telle caractéristique, et "construire" la variété idéale en laboratoire.
Et puis si certains stigmatisent les foules en disant que certains croisent l'animal et le végétal, eh bien on va se faire une belle virginité en disant que non pas du tout, on ne mange paas de ce pain là, qu'on reste sur des procédés naturels, et qu'on va faire un orge avec quelques gènes de blé et d'avoine pour faire une Triple Karmeliet qui ne gicle pas, ou bien un orge aromatisé génétiquement au houblon par introduction de gènes Saaz ou Golding.
La biotechnologie peut se parer d'un voile de vertu et travailler sur des hybridations qui pourraient être faites naturellement, en 7 ou 8 ans de genèse. Et si on la stigmatise par l'épouvantail du croisement animal/végétal, ça focalisera l'opinion sur des trucs marginaux et ça lui laissera le champ (d'essai) libre pour "mélanger" (là je ne vais plus utilser ler terme "croiser" qui a une connotation reproductive) des variétés que l'on n'aurait jamais pu associer naturellement.
La question est "où est la limite ?" Si pour frapper l'opininion on prend des exemples exceesifs, c'est au niveau de ces exemples que se fixera la limite, c'est à dire trop loin. En même temps si on ne frappe pas l'opinion, on laisse la World Company s'occuper de notre bien-être selon ses propres critères...
Patate a écrit:Au cas où ça vous aurait échappé bio ça vient de biologie
Rendez-vous dans cinq ans.
Non : quatre ans.
Il sera alors évident pour tout le monde que "bio" vient de "biotechnologie". Le meilleur de la science appliqué aux organismes vivants.
ça me rappelle les chroniques que Philippe Meyer donnait sur France Inter, qui se terminaient systématiquement et sarcastiquement par "Nous vivons une époque formidable, le progrès fait rage"
La biologie est une science, la biotech est plutôt un procédé utilisant des bases scientifiques. Donc la diologie est "supérieure" à la biotechnologie. A condition de confondre "biologie" et "agriculture biologique". Et là c'est n'importe quoi.
La biologie c'est l'étude de la vie. Donc étymologiquement l'agriculture biologique c'est "l'agriculture de l'étude de la vie." Ce qui ne veut RIEN dire. Les partisans du "bio" qui lui revendiquent des lettres de noblesse au nom de la Science n'ont rien compris. Au nom de la science tout ce qui est viivant, agricole, végétal, animal, humain, est "biologique". Les engrais, modifications génétiques, modes d'élevage ou de culture n'y changent rien : tout ce qui est vivant est biologique au nom de la science.
Encore une fois, revendiquer les bienfaits de la science pour le "bio", c'est ouvrir la porte en grand, avec lampions et fanfare, à la biotechnologie, dont les parangons vont se faire un plaisir de déclamer leur amour du vivant, qui mérite bien que la Science s'occupe d'eux...
Patate a écrit:Les nouveaux produits de chez Dupond sont bio et très bons
ça fait 15 ans que je connais et apprécie la Moinette Bio. Tous les produits de chez Dupont sont excellents, bio ou pas. C'est un faux débat, le label bio ne porte pas sur les qualités gustatives.
Patate a écrit:Tu achètes de la farine, rien ne t'obliges de prendre une saloperie bien blanche
D'abord je ne mange JAMAIS de pain blanc. Par goût et pas par idéologie. Il m'arrive d'achetrer de la farine complète pour faire du pain mais c'est pour le fun. Il y a des magiciens; les boulangers et les brasseurs, qui mettent leur art et leur passion à faire pour nous des produits extraordinaires.
quand je dis que je n'achète jamais de blé, c'est par opposition aux tomates. Une tomate on la voit, on la croque, on sait tout de suite si c'est de la qualité ou de la saloperie. Le blé c'est différent. On ne le consomme qu'après transformation, et outre ses qualités culturales, sa capacité à subir ces transformations est justement un enjeu pour les biotechnologistes.
il fait beau