C'est vrai que nous avions eu une certaine amertume, pas agréable celle-là, à constater qu'il y avait eu moins de votes pour adopter cette disposition du PLFSS 2013 que de députés qui s'y étaient publiquement déclarés opposés.
Rappelons aussi que ce PLFSS 2013 a fait l'objet d'une passé d'armes politique assez spectaculaire où la nouvelle majorité gouvernementale/parlementaire a manifesté sa position de force au regard du Sénat, qui manifestait de don côté des velléités d'indépendance.
Les députés ayant manifesté leur soutien à la filière ont essayé de faire bouger les choses, même ceux qui, appartenant à la nouvelle majorité, étaient coincés entre l'arbre et l'écorce.
Les enjeux du PLFSS 2013 étaient bien plus larges que la "petite" question de la filière brassicole.
Politiquement parce que cette loi Cahuzac/Touraine a été la première de la 5e République à être votée sans amendement autre que gouvernemental, ce qui provoquait un certain malaise (info entendue mais non vérifiée de ma part : cette formulation exclut les lois qui sont adoptées avec zéro amendement).
Au niveau des enjeux il y en avait de nombreux qui dépassaient en impact financier et en public touché la maigre population des brasseurs artisanaux.
On a pu regretter aussi le choix stratégique des Brasseurs de France, qui ont cru pouvoir obtenir quelque chose en jouant la carte de la discrétion et de la négociation raisonnée.
A mon avis, avec le recul, le combat était perdu d'avance dans ce contexte de fin d'année dernière.
Alors là maintenant on fait quoi ?
La nouvelle majorité est politiquement fragilisée et ne pourra plus se permettre de la jouer "vous avez le droit de discuter mais on n'est pas obligés de vous écouter "
Le monde brassicole s'est regardé dans le miroir, a pris conscience de l'écart énorme entre les deux mondes industriel et artisanal, et doit trouver comment gérer ça.
Nous ce qui nous touche c'est évidemment la situation des petites brasseries alors comment faire reconnaître et soutenir leur spécificité ?
Qu'est ce qu'on veut ?
Un amendement à la Directive qui limite le soutien aux micro-brasseries à l'application, au mieux, d'un demi tarif d'accises?
Des soutiens directs ?
D'abord il va falloir que dans cette commission soient auditionnés des brasseurs artisanaux qui seront capables de faire passer le message, surtout sur la compatibilité de leur activité avec les objectifs supérieurs de santé publique. La prise de conscience sur la fragilité des petites entreprises du secteur est nécessaire.
Les viticoles savent bien faire, et là maintenant les brasseurs ont une ouverture pour le faire aussi. Et pas que les brasseurs, il y a la filière agricole en amont et les filières CHR et distribution en aval.
Et puis les amateurs, les amoureux... (C'est nous !)
il fait beau